Miserere.

Sans lieu (Strasbourg), ni date (1770 ?). 

In-8 oblong de 138 pp.+ (1) f. 

Format de la reliure : 24 x 31 cm

Demi parchemin à coins, dos rond titré dans la longueur, pièce de titre en papier au premier plat. Reliure de l'époque. 

Frottements légers à la reliure. Intérieur frais sans rousseurs particulières mais avec un léger brunissement. 

Partition "conducteur" d'une œuvre inédite de Franz Xaver Richter. 

Ce Miserere en Sib M (B-dur) à 4 voix chantées (dont certains passages pour soliste) et 6 instruments prévu pour le Jeudi saint tire son inspiration du Psaume 50, dont le premier vers est : "Miserere mei, Deus, secundum magnam misericordiam tuam". 

Sur la pièce de titre au premier plat on peut lire :

"Miserere : || Per il Giovedi Santo || à 10 Vocis || Di Francesco Xaverio Richter || Maestro di Capella || N°2." 

Franz Xaver Richter (1709-1789) compositeur, violoniste et chef d'orchestre morave, membre de l'orchestre de Mannheim de 1747 à 1769 et digne représentant de l'école de Mannheim. 

Après plus de 20 ans d'activité à Mannheim, Richter, « accompagné de plusieurs excellents chanteurs », quitta la cour du Palatinat électoral pour occuper le poste de maître de chapelle de la cathédrale de Strasbourg. En effet, le 24 avril 1769 il succéda à Joseph Garnier au poste de maître de la chapelle de la Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, poste qu'il occupa jusqu'en 1789. 

"Es begann die grosse Zeit, in der das Strassburger Orchester unmittelbar nach Pariser Hoforchester rangierte" Vogeleis p. 664. 

Le 8 mai 1770, il dirigea les grandes fêtes musicales à l'occasion de la présence de l’archiduchesse Marie-Antoinette à Strasbourg. Une messe et un motet : Pulsantur tympani furent spécialement composés et joués à la cathédrale pour cette manifestation.

Pour les cérémonies funèbres qui suivirent la mort de Louis XV en 1774, il écrivit une grande composition qui fit une immense impression sur tous ceux qui l'écoutèrent. En octobre 1778, Mozart assista à l’interprétation d’une messe de Richter qu’il trouva fort belle. 

Dans son étude des compositeurs alsaciens, Schmitt référence trois "Miserere mei Deus" composé entre 1770 et 1773 : 1er et 2e en Sib M & 3e en Mib M. Ses conclusions découlent probablement des informations communiquées dans l'ouvrage de Vogeleis de 1911, dans lequel les 3 Miserere apparaissent déjà dans les psaumes et cantiques composés par Richter sous les numéros 62 (37.) conducteur pour le "Miserere per el Mercordi Santo" en Sib M ; 63 (36.) matériel pour le "Miserere per il Giovedi Santo" en Sib M; et 64 (35.) conducteur pour le "Miserere per il Venerdi Santo" en Mib M. 

Ces deux manuscrits précieux sont conservés à la bibliothèque musicale de l'Union Sainte-Cécile de Strasbourg, sous forme de "conducteurs" et de partitions solistes. Les conducteurs manuscrits M35A et M37 ont de toute évidence été écrits par la même main et sont des œuvres complètement différentes de la présente pièce. 

Rare partition autographe et inédite de Franz Xaver Richter. 

Provenance : Succession du facteur d'orgues Roethinger. 

Sources : Vogeleis Martin, Quellen und Bausteine zu einer Geschichte der Musik un des Theaters im Elsass 500-1800, p. 662-682. Schmitt Michel, L'Alsace et ses compositeurs : de la Renaissance à nos jours, Delatour France, 2015. p. 561-564. 

Nous remercions les membres de l'Union Sainte-Cécile de Strasbourg pour leurs éclaircissements.