Mes rêveries. Ouvrage posthume de Maurice Comte de Saxe,...

Mes rêveries. Ouvrage posthume de Maurice Comte de Saxe, Duc de Curlande et de Sémigalle, Maréchal Général des armées de sa majesté trés-chrétienne : Augmenté d'une histoire abrégée de sa vie, & de différentes pièces qui y ont rapport.

Amsterdam, Leipzig, Chez Desaint & Saillant, chez Arkstée et Merkus, 1757.

Deux volumes in-4 de (5) ff.+ CXXXIV+159 pp.+ (2) ff.+ 259 pp.

Plein veau, dos à nerfs orné de caissons et de fleurons dorés, pièce de titre et de tomaison de maroquin marron, triple filet d'encadrement à froid sur les plats, double filet doré sur les coupes, tranches marbrées. Reliures de l'époque. Légères restaurations anciennes, très légères rousseurs sur le faux-titre du premier volume.

Édition originale, publiée à titre posthume avec une préface contenant une biographie de l'auteur par l'abbé Pérau.

Très bel exemplaire tiré sur grand papier vergé dont les 84 planches dont 77 dépliantes (tenues, armes, schémas tactiques, drapeaux, manœuvres, fortifications...) ont été finement aquarellées à l'époque. Seules 3 planches sont restées en noir comme l'ensemble des exemplaires mis en couleurs.

Abstraction faite du personnage, cet ouvrage pourrait être considéré comme un bel exemple d'utopie militaire : la description de l'amusette et de la machine destinée à la transporter (fusil roulant) ou de nouveaux types d'habillement peuvent paraître du plus farfelu. Mais la personnalité du Maréchal de Saxe nous oblige plutôt à voir dans ses Rêveries les réflexions d'un visionnaire. Fait Maréchal de France en 1743, le vainqueur de Fontenoy (1745) s'est inspiré de ses expériences sur les champs de bataille pour proposer des solutions nouvelles dans le domaine tactique et technique. On remarquera un nouvel habillement permettant au soldat de courir plus facilement (pl. 1 et 2 du T. I), diverses solutions tactiques dont s'inspireront les stratèges, de nouveaux équipements pour les chevaux, des idées pour la construction des fortifications, etc.

Provenance : De la bibliothèque du marquis du Lau d'Allemans avec cachet sous les faux-titres.

A son décès, une cérémonie funèbre fut célébrée à Paris. Mais le grand militaire, protestant, ne pouvait être inhumé dans la capitale. Son corps fut donc envoyé à Strasbourg (la principale ville protestante du royaume) pour y être inhumé. Le corps arriva à Strasbourg le 7 février 1751 et fut d'abord placé dans l'église du Temple-Neuf où le pasteur et théologien Jean Léonard III Froereisen prononça sa Harangue. Louis XV commanda alors à Jean-Baptiste Pigalle un magnifique mausolée, élevé à partir de 1771 dans le chœur de l'église protestante Saint-Thomas, les restes du corps, qui à la demande du maréchal, avaient été mis dans de la chaux vive, furent transférés dans un caveau sous ce mausolée.

Très bel exemplaire, en couleurs, conservé dans sa première reliure.