[Bombardement de Strasbourg] Proclamation du général Uhrich.

Proclamation du général Uhrich aux habitants de Strasbourg.

Strasbourg, sans éditeur, 1870.

Format de l'affiche : 36,1 x 27,3 cm.

Affiche originale éditée à l'issue du siège et du bombardement de Strasbourg qui eut lieu entre le 21 juillet et le 27 septembre 1870. Malgré les terribles dégâts causés par les bombes allemandes du général de Werder, qui détruisirent par le feu la bibliothèque et le musée, le général Uhrich refusa d'abord de se rendre. Contraint par la violence des bombardements et le nombre de morts, Uhrich décida de faire cesser les hostilités et de signer un accord de capitulation à deux heures du matin le 28 septembre 1870.

C'est donc au petit matin du 28 septembre 1870 que cette symbolique proclamation fut placardée dans la ville.

"Habitants de Strasbourg,

Ayant reconnu aujourd'hui que la défense de la place de Strasbourg n'est plus possible, et le Conseil de défense ayant unanimement partagé mon avis, j'ai dû recourir à la triste nécessité d'entrer en négociations avec le général commandant l'armée assiégeante.

...

Je conserverai jusqu'à mon dernier jour le souvenir des deux mois qui viennent de s'écouler, et le sentiment de gratitude et de d’admiration que vous m'avez inspiré ne s'éteindra qu'avec la vie.

De votre côté, souvenez-vous sans amertume de votre vieux général, qui aurait été si heureux de vous épargner les malheurs, les souffrances et les dangers qui vous ont frappés, mais qui a dû fermer son cœur à ce sentiment, pour ne voir devant lui que le devoir, la patrie en deuil de ses enfants.

Fermons les yeux, si nous le pouvons, sur le triste et douloureux présent, et tournons-les vers l'avenir : là nous trouverons le soutien des malheureux : l'espérance !

Vive la France à jamais !

Fait au quartier général, le 27 septembre 1870.

Le général de division, commandant supérieure de la 6e division militaire. UHRICH"

Après la capitulation, Uhrich comparu devant un Conseil d'enquête en janvier 1872. Le général répondit aux accusations du rapport formulées contre lui dans son livre intitulé "Documents relatifs au siège de Strasbourg" (Paris, Dentu, 1872). L'intégralité de la présente proclamation s'y trouve reproduite (p. 138-140).

Un document rare et précieux.